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You are currently viewing L’agriculture durable, l’agroécologie et l’agriculture de conservation sont mieux que le bio ?

Faux. Le terme « agriculture biologique » est défini avec un cahier des charges strict au niveau européen, contrairement aux termes « agroécologie », « agriculture de conservation » et « agriculture durable ». L’agriculture bio et le mot « bio »(1) sont protégés et contrôlés.

En Europe, le nombre de contrôles est de minimum 1 fois par an. En Wallonie, chaque acteur•rice certifié•e bio est en moyenne contrôlé•e 1,5 fois par an.

Il n’y a actuellement en Belgique aucun cahier des charges reconnu par les autorités pour les appellations « agroécologie », « agriculture de conservation » et « agriculture durable ».N’importe quel•le producteur•rice peut donc se définir comme tel.

L’agroécologie peut être définie comme une approche incluant les interactions complexes entre les acteur•rice•s d’un écosystème « ferme ». Il n’y a pas une définition établie de l’agroécologie. Bien que l’initiative soit vertueuse pour la plupart des acteur•rice•s la prônant, le terme « agroécologie » n’est pas protégé ni contrôlé et peut être utilisé par tout le monde. Des fabricant•e•s de produits phytopharmaceutiques de synthèse utilisent, par exemple, le mot « agroécologie » dans leur publicité. En revanche, l’agriculture biologique est un pilier essentiel de l’agroécologie. Plusieurs fermes bio expérimentent au quotidien des pratiques agroécologiques(2).

L’agriculture de conservation peut être définie comme une démarche agricole qui vise à considérer le sol comme un milieu vivant, et non pas comme un support de culture. Les 3 piliers sont la diminution au maximum du travail du sol, une couverture permanente du sol et la diversification des espèces cultivées. La couverture de son sol en permanence implique la destruction de couverts végétaux avant le semis de la culture. En conventionnel, la pratique la plus fréquente pour se débarrasser du couvert est la pulvérisation d’herbicides comme le glyphosate.

En bio, il existe plusieurs pratiques telles que la destruction par le gel ou encore la destruction mécanique. Certain•e•s agriculteur•rice•s certifié•e•s
bio ont montré qu’il était possible de diminuer le travail du sol en se passant des herbicides de synthèse.

Dans une comparaison de systèmes de grandes cultures menée par l’INRA, il apparait que le stockage du carbone est légèrement plus favorable en agriculture de conservation. En revanche, cette dernière a des émissions (pertes gazeuses) azotées beaucoup plus importantes que l’agriculture biologique. Cela sous forme de N2O et autres NOx, gaz à effet de serre 300 fois plus puissants que le CO2. Celui-ci est directement lié à la gestion des couverts pratiquée par l’agriculture de conservation. Selon les pratiques culturales, le carbone peut être stocké à des concentrations plus ou moins importantes selon la profondeur. Ainsi, la profondeur étudiée influence très fortement la comparaison des taux de stockage de carbone entre agriculture biologique et de conservation.

(1) Le mot « bio » et « biologique » est protégé dans toute les langues de l’Union européenne sur le marché européen.

(2) Supplémentaires au cahier des charges bio.

Source texte et illustrations: Biowallonie